Le Président du Conseil départemental, Guy LOSBAR, accompagné de Jean DARTRON, Vice-président du Département et président de la commission ports, pêche et aquaculture, ainsi que de Danielle MINATCHY, présidente de la commission environnement, a réalisé une mission de deux jours à Paris et dans le Morbihan. L’objectif de cette visite était de découvrir des solutions innovantes et immédiatement opérationnelles pour renforcer l’autosuffisance alimentaire de la Guadeloupe et soutenir la mise en œuvre de projets d’intérêt général via les entreprises publiques locales (EPL).
La mission a débuté par la visite de la ferme aquaponique de la société Nutreets à Colombes. L’aquaponie, qui combine aquaculture (élevage de poissons) et hydroponie (cultures hors-sol telles que salades, tomates…), crée un écosystème vertueux dans lequel les déchets des poissons servent d’engrais naturel pour les plantes. Ce modèle de production permet ainsi de relocaliser des produits habituellement importés et d’offrir aux consommateurs des produits sains, sans pesticides ni engrais
chimiques.
Cette technologie s’inscrit pleinement dans la stratégie du Conseil départemental en matière d’autosuffisance alimentaire. Des contacts ont ainsi été établis pour envisager la création d’une ferme pilote en Guadeloupe.
La délégation du Département s’est ensuite rendue dans le Morbihan, où les entreprises publiques locales (Société d’économie mixte – SEM, Société publique locale – SPL) jouent un rôle central dans la gestion des équipements et infrastructures des collectivités.
Le Conseil départemental du Morbihan a, par exemple, confié la gestion de ses 18 ports à une SPL, la Compagnie des ports, un modèle de développement économique exemplaire en matière d’interface ville-port et de concertation entre les acteurs publics (Département, Région, EPCI et communes). Ce modèle fait aujourd’hui référence en France et en Europe. La SEM Atout ports, également créée par le Département du Morbihan, assure pour sa part une mission d’ingénierie technique avancée pour les
collectivités et gestionnaires portuaires à l’international.
À l’issue de ces échanges, la mise en œuvre d’un partenariat entre les deux départements a été actée afin d’adapter ce modèle, reconnu pour son efficacité, son innovation et son ancrage local, au territoire de la Guadeloupe
Depuis près de 10ans, l’usine Sucrerie-Rhumerie de Marie-Galante (SRMG) connait une baisse continue de tonnage, passant de 100 000 tonnes à 52 000 tonnes en 2021, et avec 52 000 tonnes broyées au lieu des 72 000 tonnes prévues en 2023. Avec 1 300 planteurs sur l’île pour une usine unique, cette diminution constante accentue le risque de disparition de la filière dans son ensemble.
Afin de pallier cette situation, le Département, la Région et L’État ont annoncé en 2022 la mise en place d’un Plan de relance, pour atteindre le broyage de 130 000 tonnes de canne d’ici 2027.
La convention signée ce jour formalise ainsi les engagements des deux collectivités majeures et de l’État, avec la SRMG.
Pour la première fois, le Conseil départemental est donc signataire de la convention canne de Marie-Galante.
Cette signature démontre l’engagement de la collectivité envers le secteur agricole, et plus
particulièrement envers les professionnels de la canne.
Dans ce cadre, le Département entend souscrire à plusieurs engagements :
- Une aide à l’investissement de 850 000 € sur la période 2023-2025 pour financer la création de 3 bassins de décantation/irrigation, plus un accompagnement technique à la création des 3 bassins ;
- La mise à disposition de 100 hectares de foncier agricole au bénéfice de la profession : 50 hectares à court terme et 50 hectares à moyen terme ;
- La mise en place d’une campagne de lutte contre les nuisibles (rongeurs etc.) ;
- Le financement via le FEADER des projets d’amélioration foncière (voiries d’exploitation, épierrage des exploitations, etc.), en partenariat avec le Conseil régional ;
- La mise en place de la procédure de remise en culture des terres en friches sur Marie-Galante.
Les engagements de la SRMG, de l’Etat et du Conseil régional s’orienteront principalement vers la modernisation de l’usine sur la période 2023-2028, du financement de l’accompagnement technique des planteurs et de l’attribution d’aides financières.
Face à la sécheresse qui frappe actuellement l’agriculture guadeloupéenne, le Président du Conseil départemental, Guy LOSBAR, en concertation avec la collectivité régionale, a convenu avec le préfet de région, Xavier LEFORT, de la nécessité que les autorisations
nécessaires à la mobilisation de la réserve en eau (1 000 000 m3) du barrage de Moreau au profit des agriculteurs soient délivrées en urgence.
En effet, la Guadeloupe connait actuellement une importante sécheresse qui met en péril les exploitations des agriculteurs notamment ceux du nord Grande-Terre. Les deux barrages de Gaschet et de Letaye du Conseil départemental, compétent en matière de gestion du réseau d’eau agricole, affichent des niveaux extrêmement bas, jamais constatés depuis 10 ans.
Si rien n’est fait, c’est l’avenir même de l’agriculture de l’archipel qui sera menacé alors que la Guadeloupe doit résolument avancer vers une plus grande autonomie alimentaire.
Mis en eau en novembre 2021 suite aux travaux réalisés par la Région pour une enveloppe globale de 37,2 M€ cofinancée par les fonds européens, le barrage de Moreau permet une retenue d’eau d’un volume de 1 000 000 m3.
Lors de leur rencontre bilatérale du vendredi 10 mars, le Président LOSBAR et le Préfet de région, Xavier LEFORT, sont donc convenus d’une mobilisation urgente des services de l’ARS et de la DEAL en sorte que cette réserve d’eau soit rapidement rendue disponible au bénéfice des agriculteurs.