Être noir de Ruddy Marc ROQUELAURE

Le Conseil départemental et son Musée départemental d’Art et d’Histoire (Musarth)  présentent :

l’exposition Être noir, du Guadeloupéen Ruddy Marc ROQUELAURE,
Au Musart 24 rue Peynier, à Pointe-à-Pitre.

À travers cette exposition temporaire, visible au Musarth jusqu’au 23 novembre 2024, Ruddy Marc ROQUELAURE invite le spectateur à se défaire des fantasmes et des a priori liés à la puissance. Installations, peintures et écritures, une vingtaine d’œuvre compose cette collection Être noir.

Cette exposition, au sein du Musarth, s’attachera aussi à s’aligner aux collections et thématiques de ce lieu, témoins du passé réinvestis par des préoccupations actuelles : les expressions d’une spiritualité aux multiples facettes et les traces de notre histoire caribéenne.

Vernissage le  vendredi 4 octobre 2024, à partir de 18 heures

Aux moyens d’installations, de peintures, d’écritures, l’exposition « Être noir » de l’artiste plasticien Ruddy Marc Roquelaure, met en scène l’art comme trace d’un passage à l’acte pour enrayer tout « tu » , tout « vous », tout «  il/s ou elle/s », qui, ne voyant qu’à hauteur de la petitesse de l’ancienne colonie française, tuent. Le « tu es noir », déshumanise pour réduire à une couleur de peau, celle ou celui qui a pourtant d’autres facettes à promouvoir : l’expression individuelle de sa spiritualité, la recherche d’une assise identitaire, ses us et coutumes, ou encore son inscription politique au sein la société qu’elle ou il veut construire. Une part de militantisme est décelable dans le titre de l’exposition : « Être noir », c’est donner sa préférence au fait d’être envisagé et non dévisagé. « Etre noir » c’est donner à l’art le pouvoir de faire corps, âme et voix pour remplacer l’autodéfense par défiance : le « ka ou ka gadé mwen ? » (Pourquoi mon visage s’irrite de ton regard ?) par un « gadé mwen lè an ka palé ba-w ! » (Regarde-moi car ce que je dis t’implique).

L’exposition « Être noir » est l’occasion d’inviter le spectateur à se défaire des fantasmes de puissance, violence ou de séduction. Où être noir ne serait que chair se jouant de l’autre, qu’ils s’agissent de corps séduisant par ses formes opulentes de tentatrice ou par la virilité jaillissante d’un sexe masculin. Où être noir ne serait qu’esprit jugé faible dont le destin irait de saison festive à fatalité ombrageuse. Ruddy Marc n’a pas pour autant peur du « tu », du « vous », du « il/s  ou elle/s » dès lors que, de la hauteur de notre île aux confluences du monde, l’on puisse énoncer en manifeste, « sans phare », les forces et les faiblesses dont nous en sommes la somme. Il ne donne pas de leçon car c’est en artiste qu’il opère. L’artiste est celui qui sans-même qu’on l’interroge ou qu’une question ne soit posée a déjà la main levée. La présence de Roquelaure au Musée d’Art et Histoire marque le fait qu’art, histoire et vie se décloisonnent. Il impose pour sujet premier « la mélanine », en tant qu’essence vitale, dans la perspective d’un « je suis » et d’un « nous ».

C.Jasemin, commissaire d’exposition

Au sujet de l’artiste:

Artiste engagé, sensible, mystique et critique du monde dans lequel nous vivons, Ruddy Marc ROQUELAURE explore son identité « afro-caribéenne » dans son art qui s’inspire de la spiritualité ancestrale africaine. Il s’inscrit aujourd’hui dans un parcours initiatique à la rencontre de ses contemporains de divers territoires pour réaliser sa première exposition monographique d’envergure.

 

 

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